Présentation : Qui suis-je ? / Le lieu / Le matériel / Jeu "Humaine-Natures" / Interventions

UNA PERIER


Formatrice, plasticienne.


Diplômée de l’école des beaux arts de Rouen en 1984.
Sculpteure installatrice, j’étais dans mon atelier…

La force de la vie m’a amené à enseigner les arts plastiques
me conduisant à relier le spirituel et l’art, pas à pas...
avec les d’épreuves, les rencontres, l’inattendu, la fadeur, et les joies
 
 
Je transmets mon expérience depuis 23 ans et j’infuse aujourd’hui ma propre créativité au sein de l’atelier Aïda
 
esprit            espace            relation            corps


Mon parcours : Incarner mon idéal

Je me suis construite pas à pas au fur et à mesure des rencontres et des expériences.

Mes origines sont simples :

J’ai appris dans mon enfance à savourer les petits plaisirs,
savoir attendre, m’ennuyer …
Espaces vacants à être simplement là au milieu de la nature
ou j’ai pu déployer mes sens.
apprendre à me satisfaire de ce qu’il y avait aussi
et laisser aller mon imagination….


Quelques années après l’école des Beaux arts.
J’avais cette idée en tête, je l’ai nourrie, j’ai été persévérante, j’y suis entrée.
J’ai reçu un enseignement basé sur l’art conceptuel.
J’ai été tout de suite dans le bain, le langage plastique m’épanouissait.
J’ai fais très tôt de la sculpture j’avais une envie d’expansion, de corporalité, un relai se révélais :
la sensibilité du corps à l’espace.
 
L’espace :
Il me relie au rythme, au mouvement, à la dimension spatiale et tactile, auditive, motrice, l’expérience de mon déplacement autour et avec mes sculptures – installations.
Elles me mettaient en lien avec l’espace cela me ravissait.
En me rendant sensible aux espaces architecturaux romans et gothiques, naturels et sonores mais aussi imaginaires.
Là aussi je me suis sensibilisée, plus profondément encore à la qualité de l’espace.qui porte et révèle le son.
Cette dimension à mûri en moi et a grandi dans mes oeuvres plastiques grâce aussi à la pratique de la photographie que j’exerçais autour des mes installations.

Durée de l’élaboration
La lenteur de l’élaboration pas à pas : chaque élément se prépare, puis ils s’assemblent patiemment, se reconnaissent.
L’œuvre se tisse. Et me tisse.

J’aime construire, tisser mon univers avec le bois, le papier.
Le monde de la fibre se laissant modeler, transformer, pour créer des voutes, des carènes.
La fibre par sa légèreté vibre dans l’espace.
Elle a des sonorités subtiles.
La sensibilité à la fibre, à sa résonance.

«Écouter et laisser se créer la lumière»

Matière et lumière :
Un rapport kinesthésique, c’est forgé entre mon regard et la matière, je ressentais physiquement l’effet de la matière et il m’a permis d’emprunter le pont qui existe entre le monde physique (réalité matérielle de la sculpture) et le monde psychique (mon intériorisation et l’assimilation de cette même sculpture).
La pratique de la relevée des matières :
Frottages riches de toute la profondeur et structure du matériau enregistré.
Révélation sur une feuille qui donne une vision sensible et poétique d’un paysage à mi chemin entre la figuration et l’abstraction.
Rencontre vivante avec l’imaginaire de la matière qui me dilate.
Geste de façonnage, modelage.
Petites pièces de terre et de bois, qui émergent de mémoires de cultures primitives.
Création d’une anthropologie et géographie de terres intérieures.
L’invitation au voyage.
 
Article de presse :
La pirogue, la carène, la voute forme pour Una Perier une invitation à voyager. Traités avec des éléments naturels –le bois, la terre cuite, le papier- ils s’intègrent dans un processus de création logique
L’écriture n’est pas achevée : elle témoigne seulement et essentiellement d’un désir. Autour des sculptures, Una Perier montre des dessins, des esquisses des recherches des tentatives de retrouver entre ombre et lumière les origines de la voute, de la carène renversée – à moins que ce ne soit l’inverse.
Les matériaux du travail restent des matériaux : l’oeuvre d’art inachevée sera vue comme un état comme une étape et aussi comme un désir d’exprimer certains fondement du réel. Ecriture anthropologique, écriture venue du passée, des traces du passé, écriture rythmique aussi par l’accumulation de petites pièces de céramiques empilées par leurs actions répétitives comme une partition musicale dont on n’aurait noté que la cellule rythmique
Cet état de recherche qui ne vise pas l’émotion résulte d’un certain goût pour l’ascétisme ou si l’on veut voir les choses d’un autre point de vue d’un gout certains pour établir les fondements d’un état d’âme.
C’est à partir de ces travaux qu’Una Perier établit un contact avec les autres .Il s’agit donc bien d’une écriture.
Yves Porquet
 
A l’école trop de tête pas assez de corps....
Ce manque en soi...
espace...
écoute...
Je laisse croitre le juste questionnement qui me permet de forer en moi-même :
J’ai un mental ; des émotions mais aussi un corps.
Remettre la place du corps avec ses antennes.
Corps sensible, sensations, inclusion, extension.
Relation concrète au corps du monde qui sans cela est voué à la stérilité.
Puis la panne sèche dans mon atelier, plus de jus, plus de créativité.
J’étais là confondue dans mon oeuvre ; c’était en elle que j’étais.
Et rien, plus rien.
 
Vide
 
Je me suis enfermée dans mon univers sans prendre garde d’être reliée à l’autre.
Écoutante afin de me ressourcer, d’être réceptive...
D’être en creux : concave.

«Être à l’heure du monde »
H.Michaux

Éffondrement je perds la forme qui se meurt, qui se referme sur elle-même.
Mélangée, défaite, bouleversée.

Silence
«On était quelques minutes encore auparavant, un possédant et, comme tout homme, un possédant constamment en voie d’acquérir et de s’approprier davantage. On était occupé à ces fonctions d’acquisition, de rétention et -ruminant mental- d’élaboration, d’intégration. Serait-ce, comme il semble, l’ «Avoir» qui maintient l’ «ego», «hic et nun», qui permet à chacun de continuer à être personnel ?
C’est cet « avoir », brusquement pompé, dans une soudaine désadhérence, qui a tout changé »...
H.Michaux
 
Revenir au dedans.
Une voie de vitalité, comprendre mon corps par la pratique du yoga.
Une voie de ré enchantement avec la contemplation (enseignement soufi).
Me relier au concret.
Au monde réel pour ne pas perdre pied.
Commencer à enseigner contre toute attente...


Ce pont entre soi et le monde.

J’ai fait ce chemin, concrétisé par l’expérience.
Éclairée par la lumière de la pleine conscience (enseignement bouddhiste zen).
Rencontre de l’homme et du monde ou ils se co-créent, se reconnaissent.
Cette rencontre empathique : elle est en mouvement sans cesse, changeante.
Cet espace ou je me délaisse de mon trop plein de certitude, de désir, de croyance ou je me décharge de mes attentes et je me laisse cheminer pas à pas vers l’autre les yeux grands ouverts le cœur accueillant.

Relier le spirituel et l’art.
Relier le haut et le bas.
les deux cerveaux.
vision-perception.
main droite et main gauche.
relier les contraires.

Créer demande une union secrète avec la source.
Un accord intérieur et extérieur est nécessaire.
Aussi aujourd’hui je transmets mon expérience vivante basée sur la construction de mon chemin pas à pas.

Paul Klee nous le donne :
« Les arts plastiques ne commencent jamais avec un sentiment poétique ou une idée, mais avec la construction d’une ou plusieurs figures, avec l’action d’accorder quelques couleurs ou quelques valeurs.
L’action d’accorder : Des formes, des couleurs, s’accorder avec son voisin, entre amants, s’accorder avec la nature, avec soi même.
Construire : sans un équilibre entre les forces contraires, toute construction s’effondre.
Dans la pratique, partant de mon chaos intérieur, il n’est pas facile de s’ouvrir peu à peu à ce qui se cherche ; il n’est pas toujours donné de s’ouvrir simplement et de se laisser dépasser dans l’acte même :
S’intéresser aux rapports et aux relations plus qu’aux choses en elle mêmes ;
C’est le secret de toutecomposition, le secret d’un regard qui englobe
Dans la peinture orientale, c’est le vide qui unit.»

Cheminement Plastique

Curriculum vitae

Ma construction dans la durée

1960 : naissance à Evreux

1979 à 1984 – Rouen

• École des Beaux Arts de Rouen
  Département Art-Sculpture-Dessin-Photographie
• D.N.S.E.P : Diplôme Nationale Supérieur d’Art Plastique

1985 à 1991 – Rouen

Artiste sculpteure installatrice :

• exposition de groupes et personnelles, nationales et internationales

photographe de plateau : cinéma, court et long métrage

• maquilleuse et costumière sur spectacles historiques et lyriques

constructeur et régisseur du décor du Jardin des Plantes de Paris

• enseignante en arts plastiques en ateliers privés

• début d’un cheminement spirituel alliant esprit et corps

1992 à 2000 – Le Puy en Velay, Mâcon :

enseignante en arts plastiques en ateliers privés
Définition d’un enseignement basé sur le savoir-être :

• animation d’ateliers « land art »

• animation de stages de peinture ancienne

• intervenante en milieu scolaire spécialisé (CLISS)

• co-animatrice pendant 10 ans de stages avec Brigitte Seneca, art-thérapeute à Macon

2000 à 2004 :

• enseignante-formatrice en arts plastiques en profession libérale

• formatrice pour personnes en insertion (CES – RMI)

• intervenante IMPRO Les Cévennes

2004 à 2007 – Le Puy en Velay, Aubenas, Draguignan :

• enseignante-formatrice en arts plastiques en profession libérale, ateliers privés

• intervenante en milieu scolaire en difficulté : classe relai, MGI.

• Hôpital Départemental et Greta, service pré-qualification santé
   création, conception, animation d’un projet intergénérationnel
   entre deux mondes isolés et en difficultés, à savoir adolescents et personnes âgées

2007 à 2014 – Le Puy en Velay, Aubenas, Draguignan, Marseille :

• Diplôme qualifiant de formatrice

• enseignante-formatrice en arts plastiques en profession libérale, ateliers privés –

• intervenante en milieu scolaire en difficulté : classe relai, MGI, CIPPA.

• création d’un outil d’atelier : 108 cartes « Humaine Natures » avec Michel Leynaud,
 
photographe professionnel

• animation du projet intergénérationnel Hôpital Départemental et Greta

Mes ancêtres : mon adossement :

L’interdépendance, on se fait les uns les autres.
Le chemin est naturellement tissé de rencontres, et je me rends à cette interdépendance, aussi je rends hommage à ces êtres humains de bonne volonté.


Guy Chaplin : artiste - plasticien sculpteur – installateur
l’empathie.

Je rends hommage à l’un de mes professeurs de l’école des Beaux Arts :
Mon professeur de morphologie qui a su éveiller en moi de la curiosité pour déployer et construire un regard intérieur, me permettant d’articuler une relation au monde toute singulière.
Et me sensibiliser à une approche humaniste par la voix de la compréhension et de l’inclusion.
Son chemin de plasticien porte une réflexion profonde et engagée.
C’est un véritable adossement pour moi.

« L’art est l’élément clé de mon existence.
Pour moi, il y a quelque chose à jouer, peut être de l’ordre de l’humanisme, l’art étant un vecteur essentiel non dogmatique. En art il n’y a pas de réponse toute faite, il n’y a que des réponses momentanées, fragmentaires, éphémères, relatives à trouver. C’est dans cette quête là qu’on peut trouver des liens avec l’autre, et un approfondissement de ce que nous pouvons être .Il y a une espèce d’élaboration qui s’effectue par les recherches, les dessins, les lectures, le temps passé dans l’atelier, comme pour mieux m’approcher de l’autre.
Puis au cours d’une exposition, lorsque j’ai la possibilité de montrer mon travail, peut se réaliser un contact que je recherche intensément, et qui peut être sera plus authentique que bien d’autres moments de la vie. Je fais acte, comme d’autres font acte avec d’autres professions, d’autres moyens, acte de m’approcher de l’autre, d’essayer et d’approfondir je ne sais quoi. »
Guy Chaplain


Constantin Brancusi :
sculpteur
Une présence manifestée.

L’un de mes premiers maitres. Une rencontre sans équivoque.
La dimension spirituelle de l’oeuvre de Brancusi, tout en ayant comme fondement son origine paysanne résulte d’une profonde méditation sur le sens de la sculpture, sur le sens de la vie et de la mort.

« Les choses ne sont pas difficiles à faire, ce qui est difficile c’est de nous mettre en état de les faire.»

Son oeuvre peut être considérée comme une forme en devenir : La marche vers l’humain

« Ce n’est pas la forme extérieure des choses qui est réelle, mais l’essence des choses .Partant de cette vérité, il est impossible à quiconque d’exprimer quelque chose de réel en imitant la surface extérieure des choses. »



Giacometti : sculpteur, peintre, dessinateur
l’impermanence de la vision.

«L’art, ce n’est qu’un moyen de voir. Quoi que je regarde, tout me dépasse et m’étonne et je ne sais pas exactement ce que je vois. »

Giacometti instaure un éloignement de l’objet et s’attache à ce qu’il appelle la vision.
Quelque chose qui, se libérant de la ressemblance, touche à la présence d’un être ou d’une chose.

« On peut s’imaginer que le réalisme consiste à copier…un verre tel qu’il est sur la table. En fait, on ne copie jamais que la vision qu’il en reste à chaque instant, l’image qui devient consciente…Vous ne copiez jamais le verre sur la table ; vous copiez le résidu d’une vision …
Lorsque je regarde le verre , de sa couleur , de sa forme, de sa lumière ,il ne me parvient à chaque regard qu’une toute petite chose très difficile à déterminer , qui peut se traduire par un tout petit trait, par une petite tâché, chaque fois que je regarde le verre, il a l’air de se refaire, c'est-à-dire que la réalité devient douteuse , ou partielle. On le voit comme s’il disparaissait...resurgissait…c’est à –dire qu’il se trouve bel et bien toujours entre l’être et le non être. Et c’est cela qu’on veut copier… » entretien avec André Parinaud. 1962



Henri Matisse : peintre, dessinateur
la relation du coeur et du mental.

« Pour l’artiste la création commence par la vision. Voir, c’est déjà une opération créatrice, ce qui exige un effort. Tout ce que nous voyons dans la vie courante, subit plus ou moins la déformation qu’engendrent les habitudes acquises, et le fait est peut être plus sensible en une époque comme la notre, où cinéma, publicité et magazines nous imposent quotidiennement un flot d’images toutes faites. […]
L’effort nécessaire pour s’en dégager exige une sorte de courage ; et ce courage est indispensable à l’artiste qui doit voir toutes choses comme s’il les voyait pour la première fois. Il faut voir toute la vie comme lorsqu’on était enfant. ; et la perte de cette possibilité vous enlève celle de vous exprimer de façon originale, c'est-à-dire personnelle.[…]
Créer, c’est exprimer ce que l’on a en soi. Tout effort authentique de création est intérieur. Encore faut il nourrir son sentiment, ce qui se fait à l’aide des éléments que l’on tire du monde extérieur. Ici intervient le travail par lequel l’artiste s’incorpore, s’assimile par degrés le monde extérieur, jusqu'à ce que l’objet qu’il dessine soit devenu comme une part de lui-même, jusqu’à ce qu’il l’ait en lui et qu’il puisse le projeter sur la toile comme sa propre création. »



Eva Hesse : peintre, sculptrice
concevoir l’art et la vie comme recherche.

Cette artiste m’a rejoint dans la pleine conscience des gestes.

«Une artiste très intérieure construisant des modèles psychiques, en retrouvant des gestes élémentaires : nouer, sus prendre, aligner, verser, tremper.
L’expression d’un sujet qui viendrait comme « s’imprimer au coeur de la matières.»
Elle conçoit l’art et la vie comme recherche (investigation), construction-au sens étymologique du terme ( truct signifie : empiler, con implique, avec, ensemble).
Le sujet se constitue dans l’expérience, il advient dans la construction de l’oeuvre.
Eva Hesse définissait ses oeuvres comme touchant l’âme, l’introspection, l’intériorité des sentiments ».



Fabienne verdier : calligraphe, peintre
toucher la vie

Une présence authentique. Il n’y a pas d’écart. J’éprouve une joie qui me touche entièrement.
Je suis juste là avec l’expression de la vie.

« Avant de peindre, il faut « balayer » aux portes de l’être .C’est indispensable .Je m’emploie à dépouiller, affiner, enrichir mes perceptions. Avec cette épaisseur de concentration, au plus prés du concret, j’erre dans mes profondeurs. Le vide s’installe doucement en moi, calme les éruptions de la pensée. Je laisse faire le temps tout en travaillant .Je laisse émerger ce qui se présente. Par la répétition constante, l’exigence intérieure, la banalisation apparente des gestes, les certitudes s’effacent. Je suis enfin »libérée ».C’est alors avec ardeur, une grande ferveur, un amour total que j’adhère au vide. Dans ce vide, j’abime ma pensée. Je suis ma propre voie, solitaire et profondément vivante. »



Joseph Beuys : plasticien
L’art vivant.

L’art et la vie sont intimement liés est une réalité pour moi depuis longtemps.

« Mes objets doivent être compris comme des incitations à transposer l’idée du plastique.
Amener à réfléchir sur ce que peut être la plastique et comment la notion de plastique peut être étendue aux substances invisibles et utilisés par chacun :
*formes de pensées – comment nous formons nos pensées
*formes de paroles- comment nous transformons nos pensées en mots.
*Plastique sociale- comment nous formons et façonnons le monde dans lequel nous vivons : la sculpture est un processus évolutionnaire, chaque être humain est un artiste.
C’est pourquoi ce que je mets en forme par la plastique n’est pas arrêté ni achevé. Le processus se poursuit : réactions chimiques, processus de fermentation, transformation de couleur, décomposition, dessèchement. Tout se transforme. »