YOUN-MI BYUN
L’appel de la forêt
Inlassablement, obsessionnellement, courageuse- ment, la forêt est le seul et l’unique sujet de sa peinture. À son arrivé en France elle l’a vue dé- vastée, ses arbres décapités. La tempête de 1999 a détruit une grande partie de la forêt française. Entre Youn-mi Byun et la forêt s’installe alors, une forte complicité.
IZABELA KOWALCZYK
Les fondamentaux plastiques comme objet de création
Ce sont des formes. Plus précisément des aplats, formés semble-t-il, de façon aléatoire, sans soucis de représenter ou de convoquer un quelconque référent plus ou moins identifiable. Les spéculations quant à l’origine de ces formes sont ouvertes. Nous sommes invités à cheminer sur les contours et à repérer les indices qui feraient sens. Je me suis attardé à penser qu’il se pourrait que ces formes pleines, peintes en noir ou en couleur, pourraient être les dessins de quelques ombres que projetterait un objet plutôt familier, sorti du quotidien, une ombre transcrite sur le plan de la feuille et qui se serait séparé de l’objet initial pour vivre son autonomie. Mais l’art est-il une devinette ? Bien sûr l’art pose des questions, et il nous invite le plus souvent à nous immerger dans l’image et dans l’histoire quand il y en a, et à inventer du sens… Mais… Et si l’oeuvre se limitait au fond à être ce qu’elle est, dans son état purement plastique : sa forme, sa couleur, son espace, limitant un relationnel au jeu des correspondances plein/vide, graphisme/aplat, fond/forme, contenant/contenu, mat/brillant, chaud/froid, droite/courbe, etc…?
René Laubiès
La nature est abstraite
La matière ne m’intéresse pas. L’huile, l’encre, l’aquarelle ne sont pour moi qu’un support, pas une fin en soi. Je n’ai jamais cherché à faire une œuvre, mais à participer au flux de l’univers, à la vie… » disait René Laubiès, décédé en 2006, en Inde. Toujours fidèle, la galerie Margaron expose, dix ans après sa disparition, une formidable suite d'œuvres, de 1949 à 2006, légères comme l'air, souffles et traces de couleur à la surface du papier. Des premières créations, où se lit l'envie d'une écriture abstraite, aux ultimes dessins, où s'évapore dans la fluidité de l'encre toute forme rigide, le destin de Laubiès semble le passage, la caresse de l'esprit au monde…